Le café au Panama

 Le Panama doit l’introduction des caféiers grâce à un navire en provenance de la Martinique ou Haïti vers 1742. Les premières tentatives de plantation à Portobelo reviennent à un colon espagnol Mr Pedro Antonio de Ayarza en 1780, avec l’enregistrement officiel du café comme culture. Malheureusement la faible altitude de la ville précipita la fin de l’expérience de Pedro Antonio de Ayarza vers 1790 ; le constat est amer il faut de l’altitude pour cultiver de l’arabica. Les prochaines tentatives se poursuivirent alors dans la province volcanique de Chiriqui (1820). Mais il fallut attendre 1880 pour que des familles telles que les González, Castillo, Ledesma, Miranda et Ríos obtiennent de bon résultats dans leurs caféières ; la ville de Boquete allait naître.

La production

Nous voici dans la plus prestigieuse région des cafés du Panama, proche de la ville de Boquete. Là, sur les contreforts des terres volcaniques du volcan Baru poussent les meilleurs cafés du monde. Dans ce cadre majestueux vous trouverez des fermes d’excellence dont celle de la famille Castillo. Tout débute au début des années 1970 où Mr Carlos Castillo Villarreal achète la ferme de M. Sebastián Miranda, une plantation de café ancrée dans la tradition et son territoire. Une décennie plus tard, Carlos achète la ferme de M. Julio Estribí attenante à la sienne. En 1994 un virage majeur s’opère avec le changement de génération. Carlos Santiago Castillo et son épouse Ana Isabel Arauz Guardia veulent produire des cafés de qualité et d’exception ; ils introduisent la culture des variétés Gesha, Pacamara, Caturra et Catuai. Le chemin se poursuit en 2005 avec l’acquisition de la ferme de Mr Carlos Iván Zúñiga, la plantation passe alors à la surface de 35 Ha. Un domaine magnifique où les arbres fruitiers, les caféiers et les zones forestières cohabitent dans un juste équilibre ; un véritable sanctuaire pour la conservation de la faune et la flore (Ciguas, Mamecillos). Aujourd’hui, la nouvelle génération dirige la ferme avec Andreina, ils et elles ont une vision novatrice et cultivent des variétés très qualitatives comme le Gesha, Pacamara, Caturra… Conscient de l’importance des processus post-récolte, la famille a rejoint la structure « Creativa Coffee District » : une station de lavage et un moulin à la pointe des technologies où les fermentations conduites repoussent les limites gustatives des cafés vers l’exception. Cette démarche s’inspire fortement de la ferme La palma & El Tucan en Colombie. Le modèle repose sur la confiance et le partenariat avec des caféiculteur·rices investi·es de différentes régions : Boquete, Hornito et Renacimiento. Le but consiste à rajouter de la valeur au travail des producteur·rices via l’innovation et des processus post-récolte futuristes. Il faut repenser les pratiques traditionnelles de culture et de commercialisation du café de spécialité, CCD promeut une vision indispensable pour changer notre industrie : la créativité. Pour mettre en résonance cet engagement et ouvrir les esprits, Creativa Coffee District accueille des résidences d’artistes au sein de leur station. 

Caféiculture

Nous retrouvons les origines de la variété Gesha dans les notes d’un botaniste Anglais basé au Kenya, Mr Blore et apprenons ainsi, que des graines prélevées à l’Ouest de l’Ethiopie en 1931, dans les montagnes boisées de la province de Maji, furent plantées au Kenya à Kitale (colonie anglaise). Les centres de recherches agricoles de Kawanda en Ouganda et Lyamungu en Tanzanie, reçurent les fèves issues des premières récoltes kenyanes en 1936. Il a fallu attendre 1953 pour que la variété Gesha de Tanzanie arrive au Centre Agronomique Tropical de Recherche et d'Enseignement (Catie) au Costa Rica. A l’époque, cette variété intrigue par ses origines mais aussi par la résistance qu’elle oppose à la rouille. L’introduction du Gesha au Panama revient à un érudit d’agronomie, Francisco Antonio Serracín en 1963. Sa ferme de la région Boquete accueillera les premiers caféiers.