Les premiers écrits datent l’arrivée du café au Mexique vers 1740. Le cheminement se fera de la Martinique en passant par la Jamaïque, Haïti, Saint-Domingue et Cuba, où des colons espagnols introduiront les premiers pieds sur la côte du golfe du Mexique. Les plantations vont s’étendre dans tout l'état de Veracruz avant d’atteindre les régions du centre et du Sud. Les sources d’approvisionnements se multiplient avec, en 1831, l’introduction du café Moka, à Michoacán, dans la région Ouest grâce au Général Mariano Michelena de retour d’Arabie. Le cheminement suivant provient du Guatemala, via le Chiapas, où un italien du nom de Manchinelli commença à cultiver différentes variétés de café vers 1847 à proximité de Tuxtla. Enfin, la crise de la cochenille frappant les producteur·rices de teintures, les fermier·ères d’Oaxaca basculent alors vers la caféiculture à partir de 1850.
Ce lot de café nommé « Chikon » est le fruit du travail acharné d’un groupe d’indigènes Mazatec vivant dans la Sierra de Flores Magón, au nord de l’État d’Oaxaca. La région produit l’un des cafés les plus recherchés du Mexique, connu pour utiliser des techniques ancestrales avec peu ou pas d’utilisation de produits agrochimiques. Les producteur·rices de café utilisent des systèmes de polyculture traditionnelle intercalaire nommée « milpa ». Ils·elles combinent également les caféiers avec des arbres fruitiers et des arbres d’ombrage. Cette démarche permet de préserver l’écosystème, de diversifier les apports en nutriments des sols et de lutter contre les facteurs du changement climatiques comme le stress hydrique. Ces caféiculteur·rices maintiennent des pratiques d’agriculture biologique influencées par la vision d’un univers responsable. Malgré son potentiel, la région est confrontée à des défis de production, tels que les faibles rendements par hectare, le manque criant d’infrastructures pour les déplacements sur le terrain et la faible rémunération des fermier·ères et petit·es intermédiaires. Pour offrir un avenir meilleur aux caféiculteur·rices l’exportateur « Ensambles » s'est implanté dans La Sierra des Flores pour soutenir les Mazatec ; Ensambles a créé un entrepôt et un laboratoire à Huautla de Jiménez, Oaxaca, en 2021. Sous la direction du coordinateur de terrain Osiris Martínez, l'équipe organise et forme les producteur·rices de café tout au long de l'année aux pratiques agricoles durables. Pendant la récolte l'équipe de contrôle qualité évalue chaque lot pour garantir des prix équitables en fonction de la qualité des grains. Elle donne aussi des conseils personnalisés et avisés à chaque fermier·ères afin qu’ils·elles améliorent leurs futures récoltes. Pour information le nom du lot « Chikon » représente une figure mythique de Huautla de Jimenez, le propriétaire de la terre, le seigneur des Mazatec ; il réside à l’intérieur des montagnes. Son mode de vie reflète les caractéristiques de la vie rurale.
Abordons maintenant la variété Typica, celle qui a permis avec sa sœur Bourbon d’écrire l’histoire de la culture caféière. Typica trouve ses origines au Sud Ouest de l’Ethiopie ou au Sud Soudan, probablement aux alentours de 525 après JC. Puis il arrivera au Yémen, 1er producteur du monde, où nous retrouvons sa culture au 15-16ème siècle ; il poursuit enfin son voyage en Inde où il poussait au 17ème siècle. En 1696, les Hollandais ne supportant plus d’être dépendant du Yémen récupèrent des graines en Inde avant de les introduire en Indonésie (Java). Ce sont ces quelques graines prélevées qui donneront naissance au nom de la variété Typica que nous connaissons maintenant de manière distincte.
Mexique
Le café Chikon est produit par un groupe d’indigènes Mazatec dans la Sierra de Flores Magón (Oaxaca). Cultivé en polyculture traditionnelle "milpa", il repose sur des pratiques ancestrales respectueuses de l’environnement, sans agrochimie. Malgré son potentiel, la région fait face à des défis : faibles rendements, infrastructures limitées et rémunérations insuffisantes. Pour y remédier, l’exportateur Ensambles a ouvert un entrepôt et un laboratoire à Huautla de Jiménez en 2021. Son équipe accompagne les producteur·rices vers une culture durable et un meilleur revenu. "Chikon", nom du lot, évoque une figure mythique mazatèque, gardien des terres et des montagnes.