Histoire

 La caféiculture va débuter au Guatemala, sous conquête espagnole, au milieu du 18^ème siècle. Les premiers plants furent mis en terre par des jésuites de la Société de Jésus, dans les jardins de leur couvent, dans la ville que nous connaissons maintenant sous le nom d’Antigua. Le caféier sera considéré pendant longtemps comme un arbuste d’ornement sans intérêt mais au début du 19^ème siècle le changement s’opère et la caféiculture démarre. En 1835, le gouvernement encourage la filière à l’aide de subventions massives avec pour conséquence une envolée de la production. Le Guatemala se recentre sur sa production caféière en 1850 suite à l’effondrement des exportations d’indigo ; les exportations caféières démarrent et, vers 1859, pas moins de 383 sacs de 60kg furent exportés.

La production

La ferme Santa Elisa Pachup se localise au Sud-Ouest du Guatemala dans la région Acatenango, proche de la ville de San Pedro Yepocapa. Le domaine s’étend sur 506 hectares à l'ouest du célèbre volcan de « Fuego » ; l’un des plus actifs au monde. La Santa Elisa, véritable survivante, représente l’aboutissement d’un incroyable projet de restauration et de replantation qui prendra dix années.  En 2014, Santa Elisa régressait malgré ses 360 hectares de caféiers plantés ; la masse de cerises produites atteignait à peine les 700 quintaux. Alors, les propriétaires ont fait appel à l’exportateur et producteur, Los Volcanes (LVC) pour financer et organiser la restructuration. Imaginez, il a fallu replanter progressivement 300 ha de caféiers, reconstruire un moulin et sa station tous deux endommagés par une tempête tropicale ; un travail colossal. Plus de 160 hectares furent reboisés avec une variété locale de Cyprès et 20 hectares de forêt secondaire préservée. Depuis, Los Volcanes achète en contrepartie la totalité de la production caféière, et sa nouvelle manufacture “La Esperanza” proche d’Antigua traite l’ensemble des cerises du domaine. Aujourd’hui, avec une gestion rigoureuse et des processus de production novateurs, la ferme Santa Elisa récolte 34 000 quintaux de drupes. En raison du rejet de cendres du volcan de Fuego, une attention particulière doit être apportée au nettoyage des cerises, car une quantité importante de cendres sur la peau pourrait altérer le fonctionnement des dépulpeuses. La ferme expérimente et plante des variétés exotiques : Centroamericano H1, Marsellesa, Tekisic, Gesha… La première plantation de Gesha a vu le jour en 2018, à des altitudes moyennes de 1700 mètres, avec comme volonté d’atteindre un niveau de qualité exceptionnel. Le travail titanesque fut récompensé en 2023, avec un lot de Gesha (lavé) classé à la 10^ème place des « Cups of Excellence ». La Santa Elisa dispose de la certification Rainforest Alliance. Cette norme contient des exigences précises de durabilité environnementale, sociale et économique.

Caféiculture

Nous trouvons les origines de la fascinante variété Gesha dans les notes d’un botaniste Anglais basé au Kenya, Mr Blore, et apprenons ainsi que des graines prélevées à l’Ouest de l’Ethiopie en 1931, dans les montagnes boisées de la province de Maji, furent plantées au Kenya à Kitale (colonie anglaise). Puis, en 1936, les centres de recherches agricoles de Kawanda en Uganda et Lyamungu en Tanzanie, reçurent les fèves issues des premières récoltes kenyanes. Il a fallu attendre 1953 pour que la variété Gesha de Tanzanie arrive au Centre Agronomique Tropical de Recherche et d'Enseignement (Catie) au Costa Rica. A l’époque, cette variété intrigue par ses origines mais aussi par la résistance qu’elle oppose à la rouille. L’introduction du Gesha (Geisha) dans le reste de l’Amérique centrale suivra à partir des années 1963. La Panama accueillera les premiers caféiers grâce à un érudit d’agronomie, Francisco Antonio Serracín et sa ferme de la région de Boquete.