Histoire

Les premiers caféiers furent introduits en Colombie en 1730 grâce à des jésuites espagnols dans la région Nord et plus précisément dans les districts de Santander et Boyaca. Au XIXe siècle la caféiculture se développe et nous assistons, en 1835, aux premières exportations de sacs en direction de la frontière à Cúcuta. L’histoire rapporte qu’un prêtre de la ville Salazar de Las Palma, nommé Francisco Romero, passionné par le café et inspiré, demandait à ses paroissiens sous confesse de planter des caféiers pour expier leurs péchés. Certains pensent qu’il fût l’un des moteurs du développement de la caféiculture sur les bourgades voisines. Quoi qu’il en fût, en 1850, la production parvenait à Antioquia, Cundinamarca et Caldas. Depuis, la culture n'a cessé de croître, plaçant la Colombie au 2ème rang mondial des producteurs d'Arabica. 

Production

Lors des conflits armés de 1986 à 2004, le peuple Inga, descendant de l'empire Inca, a décidé de riposter et de reprendre le contrôle de ses terres ancestrales placées le long du sentier des Andes. Le combat fut difficile mais cette communauté a fini par éradiquer la culture de la drogue imposée par les groupes paramilitaires et la guérilla. Le café, et d’autres produits agricoles, devinrent donc des cultures de substitution à la coca et au pavot offrant ainsi des moyens de subsistance durable aux Ingas. Le café que nous vous proposons provient de la région de Nariño, au Sud Ouest de la Colombie, proche de la ville de Aponte. La communauté marquée par son histoire traverse de nouveau une épreuve : la commune où elle demeure subit une ligne de faille dévastatrice dont l’impact éventre les sols, endommage les maisons et détruit les édifices. L’isolement et les incertitudes géologiques freinent l’avancée des travaux de reconstruction des bâtiments et des infrastructures. Cependant, et malgré l’aide tardive du gouvernement, la communauté s’organise et ne baisse pas les bras ; l’espoir est palpable. Chaque producteur·rice travaille de manière autonome et dispose d’une micro station de lavage pour ses cafés ; dans les zones reculées cette pratique est courante. Même si nous pouvons trouver des caféiers Bourbon et Typica sur le territoire Inga, la variété majoritairement plantée reste le Caturra. L’élévation importante et l’ombrage, combinés aux sols enrichis par les anciennes éruptions du volcan Galera, donnent à ce café une lecture gustative exceptionnellement complexe, douce et sucrée ; en particulier pour ceux qui proviennent d’une transformation « honey ». La communauté fut en 2017 l’une des pionnières à utiliser la transformation honey dans la région.

Voie

Le procédé honey s’apparente à un type de fermentation réalisé après récolte à la station ou au moulin. Pour ce faire, le producteur·rice enlève la peau de la cerise de café mais laisse le mucilage (chair) sur le grain (parche) en une fine pellicule. L’aspect visuel gras et translucide de la surface des grains en parche a donné son nom à la méthode dite miel (honey). Pour ce Caturra, les grains ont fermenté avec leur mucilage pendant 36h avant d’être séchés au soleil, sur claies durant 15 jours.

Caféiculture

La variété Caturra est issue d’une mutation naturelle du Bourbon découverte dans les années 1915-1918 au Brésil dans la région de Minas Gérais. Cette transformation a modifié la plante vers une taille plus petite (nanisme) ; d’où le nom Caturra qui signifie petit en langue indigène Guarani. Les premières sélections furent réalisées sous l’impulsion de l’Institut Agronomique de Campinas au Brésil en 1937.